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Mon opinion si je veux, sur ce que je veux
11 novembre 2012

Ces chères têtes (à claques) blondes que je hais...

Le titre est volontairement provocateur, et, je le sais, pas vraiment politiquement correct. Je sais que je fais partie d'une minorité de personnes (et a fortiori de femmes) à penser ainsi, mais tant pis. J'ose le dire : JE N'AIME PAS LES ENFANTS. Cette non-attirance pour les chérubins ne se limite pas à la non-envie de procréer, elle devient, au fil des jours, quasi-maladive, limite phobique : je déteste les gosses, je les hais. Pour moi, ils ne représentent rien d'autre que des nuisances sonores, qui te bouffent ton temps, ton oxygène et ton énergie. Non, je ne les aime vraiment pas. Et ça ne risque pas de s'arranger au fil du temps. 

Je préviens tout de suite les âmes sensibles que cet article risque de s'apparenter, pour certains, à un vomi de haine anti-mioches (ce que je ne nie pas). Mais avant de pousser des cris d'orfraie, les bien-pensants devraient se demander pourquoi les gens comme moi en sont réduits à se défouler sur les blogs. Oui, pourquoi ? Tout simplement parce qu'on ne peut pas s'expriner ailleurs. Car en public, dans notre société bâtie sur des valeurs natalistes, ou la maternité est portée aux nues, limite déifiée, ça ne se fait pas de dire qu'on n'aime pas les enfants. Une femme qui ne veut pas d'enfants, qui ne les aime pas, ne peut pas être une VRAIE femme. Elle a forcément un problème quelque part, car le destin d'une femme est forcément de procréer. "Multipliez-vous", qu'ils disaient ("ils", comme par hasard...). Bref, ne pas aimer les enfants quand on est une femme n'est pas acceptable et ne se conçoit même pas. Je vous mets au défi de trouver un mot signifiant "haine des enfants" dans le dictionnaire. Essayez de chercher, pour voir... alors qu'on trouve des mots pour toutes les phobies les plus farfelues (allant de la perte d'un portable aux mathématiques) on est incapable de mettre un mot sur la haine des enfants. Islamophobie, homophobie, xénophobie... mais point d'infantophobie ou de puerophobie dans le petit Larousse illustré. Tout simplement parce qu'on ne peut pas imaginer qu'il existe des individus normaux qui puissent haïr ce petits être fragiles et innocents que sont les enfants... Par ailleurs, essayez de chercher "phobie des enfants" sur Internet : vous allez indubitablement tomber sur des articles traitant des différentes peurs... que peuvent ressentir nos chères têtes blondes lorsqu'elles apprennent la vie (peur du dentiste, peur de l'école, peur du noir, peur des clowns, peur du facteur, peur du jaune, du bleu, du vert, des carottes, des crottes de nez...). Mais rien, ou pas grand chose, sur ces monstres d'adultes qui rejettent les enfants. Personne ne peut rejeter un enfant, sous peine d'être taxé de monstre sans coeur. Ce petit exemple montre que nous vivons dans une société pédocentrée, où tout, je dis bien tout, tourne autour de l'enfant. 

Je n'ai jamais compris pourquoi on faisait tout un foin de la naissance d'un enfant. D'où vient cet espèce de rituel qui veut que lorsqu'on reçoit un faire-part de naissance, on doivent obligatoirement faire un cadeau et féliciter les parents ? Les féliciter de quoi, d'ailleurs ? D'avoir contribué à la surpopulation de la planète ? D'avoir pondu un nabot qui va bousiller leur vie sociale ? Pourquoi est-ce vu comme une chose aussi exceptionnelle de faire un enfant ? En quoi cela est-il une avancé dans l'humanité ? Certes, les gens qui se reproduisent participent au renouvellement de l'espèce. Et alors ? La reproduction n'est qu'un instinct animal parmi les plus basiques. Ce n'est pas les truc grandiose qu'on veut bien nous vendre. N'importe quelle femme normalement constituée est capable d'enfanter. Etre mère ne fait pas de nous des êtres exceptionnels, bien au contraire ; ça nous ramène dans la sphère de ventre sur pattes dans laquelle certains voudraient bien nous cantonner. Que les pondeuses de service se mettent bien dans la tête que faire une enfant est peut-être la plus belle chose qui leur soit arrivée à ELLES, mais que c'est loin, très loin, d'être un fait qui va boulverser l'humanité. Quant à cette histoire de cadeau, ça m'énerve plus que tout. Deux personnes décident de se reproduire et ça y est, l'entourage doit forcément contribuer à la construction du trousseau de Chérubin, et vas-y qu'on fait une liste de naissance sur laquelle on impose des trucs hors de prix, et si toi tu n'offres rien tu n'es qu'un égoïste ou un radin... Merde, quand on veut faire un gosse, on l'assume. On n'oblige pas les potes ou la famille à se ruiner pour ça. Pourquoi doit-on acheter un cadeau pour la naissance d'un enfant et pas pour d'autres événements de la vie ? Moi, quand j'ai eu mon diplôme, quand j'ai réussi mon concours, je n'ai pas demandé qu'on me fasse des cadeaux. Et pourtant, je pense que dans ma vie, ces événements sont tout aussi importants que la naissance d'un enfant chez quelqu'un d'autre. Tout cela est démesuré et ridicule. 

Les amis qui font des enfants, en général, on ne les voit plus. Finies les sorties, les discussions jusqu'à des point d'heures... Bébé prend toute la place maintenant. Je n'oublierai jamais la phrase que mon amie E, jeune mère, m'a lancée l'autre jour, sans se rendre compte de l'impact qu'elle aurait sur moi : "franchement, je ne demande bien ce qu'était ma vie avant d'avoir mon enfant". En gros, avant son mioche, sa vie était merdique. Tous les bons moments qu'on a pu passer n'étaient que pacotilles à côté de bébé... OK, sympa de se voir reléguer à aussi peu de choses. Les jeunes parents pleurent parce que leurs amis les abandonnent ? Qu'ils essaient un peu de comprendre que quand on passe les voir et qu'on se prend des phrase comme ça en pleine poire, ça ne donne pas envie de s'attarder... 

En lisant le paragraphe précédent, certains vont penser que je ne suis qu'un monstre égocentrique et que je suis tout simplement jalouse que les enfants soient le centre d'attention des autres. Que nenni ! Si je les déteste autant, ce n'est pas tant parce qu'ils prennent toute la place dans le coeur de mes amis, c'est parce qu'ils envahissent mon espace vital partout où je vais. Quand je prend le train pour aller au boulot et que je me retrouve systématiquement dans les places "carré", avec une mère et ses deux gosses qui donnent des coups de pied, qui bougent sans arrêt, qui pleurent, qui parlent fort "maman, regarde mon dessin, maman mamaaaaaaaaaan ! Regaaaaaaaaaaarde ! Ouiiiiiiin !", quand je reviens de ce même boulot avec la tête gonflée à bloc et qu'un imbécile de nourisson me perce les oreilles avec ses hurlements (quelle idée de voyager avec un bébé...), oui, je suis excédée. Quand je vais au restaurant pour me détendre et manger en paix et que je me retrouve à côté d'un bébé hurlant pendant tout le repas, sans que les parents fassent quoi que ce soit pour le calmer (ils sont habitués, eux, ils sont déjà sourds...), oui, j'ai envie balancer le gamin contre un mur. Quand je vais au centre commercial le weekend (pas le temps en semaine, je bosse) et que les allées sont bouchées par les poussettes, oui, j'ai envie de mettre des coups de pied dedans. J'en ai marre de voir des enfants partout où je vais. Pourtant, j'essaie de les éviter un maximum : j'évite d'aller en ville le mercredi, je fais parfois exprès de payer mon billet plus cher pour être tranquille dans le train, je prends mes vacances hors vacances scolaires, je sors le plus tard possible le soir... Malheureusement, cela ne suffit pas. Et c'est pour ça que je déteste les enfants. Ils crient, ils pleurent, ils font les cons, et tout le monde les laisse faire sans broncher. C'est fou de constater comme personne ne réagit. Et quand moi je le fais, parce que parfois j'en ai tellement marre que j'ose me plaindre, on m'engueule ou on me rit au nez, bref, one me remet à ma place en me faisant comprendre que l'enfant est roi, donc qu'il a le droit de me percer les tympans ou de mettre des coups de pied dans mon siège impumément, et que moi je n'ai qu'à femrer ma gueule. Non, non, non. Marre de cette dictature de l'enfant roi. Marre de ces parents qui veulent le beurre et l'argent du beurre, qui emmènent leur enfant partout et qui le font subir à toute la société. Je ne veux pas d'enfants, ce n'est pas pour supporter ceux des autres. 

C'est pour ça que je suis POUR la généralisation des wagons calmes dans tous les trains, pour la création de wagons "famille" où les heureux parents pourraient se retrouver entre eux et subir les pleurs des mômes en toute harmonie pendant que les autres seraient en paix, pour l'interdiction des enfants dans les restaurants après une certaine heure, pour des hôtels réservés aux adultes, pour des coins plages réservés aux adultes... ça se fait dans certains pays, alors pourquoi pas chez nous ? 

Certes, les enfants sont des êtres humains comme les autres. Mais moi aussi, j'en suis un. Et j'ai le droit d'aspirer à la tranquillité. 

Voilà, cet article un peu long m'aura permis de me défouler. J'entends déjà les arguments maintes fois ressassés "mais tu verras, tu vas changer d'avis" ; "c'est parce que tu n'as pas trouvé la bonne personne", "mais si, l'instinct maternel va venir tout seul". Mon cul oui. L'instinct maternel, c'est une vaste farce. Ma haine des enfants n'a pas forcément de signification cachée, elle ne vient pas forcément d'un dysfonctionnement. Je suis normale. Mais je n'aime tout simplement pas être dérangée. Voilà. 

no-kid

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